28 septembre 2008

Sarkozy et les coupables, par Paul Jorion

Trouvé cet article très intéressant.


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24 septembre 2008

Sarkozy et les coupables, par Paul Jorion

Paul Jorion, 24 septembre 2008

Ce texte est un « article presslib’ » (*)

Quand j’ai lu les propos du Président français à l’ONU, où il appelle à une réunion internationale pour résoudre la crise financière et parallèlement, à ce que l’on punisse les responsables, j’ai eu une vision irrévérencieuse : qu’au moment où tous les participants à cette réunion seraient dans la salle, Eliot Ness dirait à ses troupes « Allez les gars, on embarque tout ce beau monde ! »

Ce n’est certainement pas cela que Mr. Sarkozy envisage : il pense à des responsables de rang plus subalterne et plus particulièrement, je reprends ses propos, à « ceux qui mettent en danger l’argent des épargnants ». Ceci ne peut viser que les dirigeants de banques commerciales qui ont toléré que leur salle de marché se livre à des opérations spéculatives sur fonds propres. C’est-à-dire, à ma connaissance, à peu près tous. Mettre au pilori les spéculateurs et retrouver sur le banc des accusés les responsables de fonds de pension et les administrateurs d’ONG, ne résoudra rien non plus.

Et c’est là que le bât blesse, parce que si l’on châtie effectivement les responsables de la crise il ne restera pas grand-monde pour reconstruire ensuite.

Il y a eu des fraudes et ceux qui les ont commises doivent être punis mais ceci, absolument rien n’empêche de le faire maintenant, et ce devrait faire partie de la procédure courante. Mais changer les règles en cours de route et dire : « Tous ceux qui hier ont fait ceci - qui était légal à l’époque - seront punis aujourd’hui », est non seulement arbitraire mais aussi extrêmement dangereux.

Appeler à un nouveau Bretton Woods est une excellente initiative. Affirmer « Apprenons à gérer collectivement les crises les plus aiguës que nul ne peut résoudre tout seul » est également très louable et blâme à juste titre les autorités américaines pour leur orgueil. Ce qu’il convient de faire, c’est de réinventer les règles du jeu pour le rendre enfin humain. Ce ne sera pas facile et cela exigera beaucoup de remue-méninges et de dévouement. Désigner quelques « responsables » au hasard à la vindicte publique ne serait ni plus ni moins, et une fois encore, que du panem et circenses.

Paul Jorion, sociologue et anthropologue, a travaillé durant les dix dernières années dans le milieu bancaire américain en tant que spécialiste de la formation des prix. Il a publié récemment L’implosion. La finance contre l’économie (Fayard : 2008 )et Vers la crise du capitalisme américain ? (La Découverte : 2007).

* Un « article presslib’ » est libre de reproduction en tout ou en partie à condition que le présent alinéa soit reproduit à sa suite. Paul Jorion est un « journaliste presslib’ » qui vit exclusivement de ses droits d’auteurs et de vos contributions. Il pourra continuer d’écrire comme il le fait aujourd’hui tant que vous l’y aiderez. Votre soutien peut s’exprimer ici.

Référence : http://contreinfo.info/article.php3?id_article=2194

1 commentaire:

nous avons la solution a dit…

La conférence pour un nouveau Bretton Woods devra agir de toute urgence afin que :

• Le système financier actuel soit déclaré en faillite, mis en règlement judiciaire et remplacé par un nouveau.
• Un système de parités fixes soit accepté et immédiatement mis en place.
• Les produits financiers hyper-spéculatifs, tels que les « produits dérivés », soient mis hors la loi par des accords entre gouvernements.
• Une vaste réorganisation de la dette soit entreprise, certaines dettes devant être rééchelonnées ou annulées.
• De nouvelles lignes de crédit soient ouvertes grâce au crédit productif public, en s’inspirant de la politique d’Alexander Hamilton et du « Système d’économie politique américain », rendant ainsi possible le plein emploi qualifié grâce à des investissements dans un renouveau infrastructurel et technologique.
• Le « pont terrestre eurasiatique » soit réalisé, clef de voûte de la reconstruction économique mondiale et vision qui sera à l’origine non seulement d’un « miracle » économique mais aussi socle de la paix mondiale du vingt-et-unième siècle.
• Un nouveau « traité de Westphalie » soit signé pour garantir la disponibilité, l’exploration et le développement des matières premières en faveur de tous les pays du monde, au moins pour les cinquante ans à venir.

Source : http://www.solidariteetprogres.org/petitionNBW/

David C.
david.cabas.over-blog.fr