29 octobre 2008

Rocard ...ferme la ! Elkabbach et Ségolène

Michel Rocard n'a pas exclu de quitter le PS si Ségolène Royal devait l'emporter lors du Congrès de Reims.

Comme on lui demandait, lors de l' émission "Questions d'info" (LCP-France Info-AFP), s'il partirait de son parti en cas de victoire de la présidente de la région Poitou-Charentes, M. Rocard, partisan de Bertrand Delanoë, a répondu indirectement : "je vais fêter l'an prochain mes soixante ans de parti. J' ai tout endigué: la guerre d'Algérie, les trahisons de Guy Mollet, la folie des premières nationalisations de 1981 qui ont failli mettre notre économie à genoux. On a digéré beaucoup de choses".

Mais "c' est vrai que ce résultat ne me ferait pas plaisir", a-t-il poursuivi à propos de l' ex-candidate à la présidentielle.

Partir du PS "ce n' est pas des décisions qu' on prend tout seul", a tempéré M. Rocard. "Ca dépend des conditions, ça dépend de ce qui va être dit au Congrès", a-t-il encore argumenté.

"Elle a encore le temps de faire des bons discours, on ne sait jamais", a-t-il glissé. "Elle a aussi le temps d' en faire de mauvais".

Elle est certainement plus intelligible que lui !

 

Ségolène Royal était sur Europe 1 

Ecoutez la, ses propos sont clairs et nets !

27 octobre 2008

Ceci n'est pas une crise financière ! Pierre LARROUTUROU sur Marianne.fr

Marianne2.fr

Par Pierre Larrouturou, délégué national Europe du PS, auteur du « Livre noir du libéralisme » (Le Rocher). On en est là après trente ans de productivité mal gérée. La part de salaire a baissé, la dette a augmenté. C'est une crise sociale.

Wikimedia Commons

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C' est en analysant les statistiques de la Réserve fédérale pour les cinquante dernières années qu'on comprend les causes profondes de la crise. Jusqu'à la victoire de Ronald Reagan, le ratio dette/PIB (1) était parfaitement stable aux Etats-Unis. Des règles collectives assuraient une progression régulière des salaires et un partage équitable de la productivité entre salariés et actionnaires. Mais, en 1981, Ronald Reagan arrive à la Maison-Blanche. Les libéraux baissent les impôts sur les plus riches, ce qui favorise la dette publique. Et la dette augmente, surtout parce que les politiques de dérégulation amènent à la multiplication des petits boulots et à la baisse de la part des salaires dans le PIB.
Nicolas Sarkozy parle souvent du « plein-emploi américain ». Pourtant, les Etats-Unis sont très loin du plein-emploi : en 2008, la durée réelle moyenne du travail – sans compter les chômeurs – est tombée à 33,6 heures (2), car des millions de salariés ne font que 10 ou 15 heures par semaine. Une durée moyenne de 33,6 heures ! Ce « partage » du travail conduit à un partage des revenus de plus en plus inégalitaire : une étude de BNP Paribas montre que, sur les huit dernières années, « seuls les 5 % d'Américains les plus riches ont vu leurs revenus réels augmenter ». Trente pour cent ont vu leurs revenus réels diminuer. Ces 30 % auraient dû diminuer leur consommation. Si la consommation a continué d'augmenter, c'est uniquement parce qu'on a poussé les classes moyennes et les pauvres à s'endetter chaque année un peu plus. A s'endetter au-delà du raisonnable.
Dans tous les pays occidentaux, la peur du chômage déséquilibre la négociation sur les salaires : « Si tu n'es pas content, tu peux aller voir ailleurs. » En vingt-cinq ans, en France, en Allemagne comme au Japon, la part des salaires dans le PIB a diminué de 11 %. Cette année, en France, quelque 200 milliards d'euros sont allés aux bénéfices, alors qu'ils seraient allés aux salariés si l'on avait gardé l'équilibre salaires-bénéfices du début des années 80. « Sans la hausse de la dette des ménages, la croissance serait nulle en zone euro depuis 2002 », explique Patrick Artus, directeur de la recherche et des études économiques de Natixis. En Grande-Bretagne, la dette des ménages dépasse 160 % du revenu disponible. Une étude récente montre que, sans augmentation de la dette des ménages, la Grande-Bretagne serait en récession depuis 2002 !
« Les Français sont prêts à entendre la vérité », affirmait Sarkozy dans son discours de Toulon. Eh bien, chiche ! Voici la vérité : la crise de la dette n'est pas un incident de parcours dû à l'inconscience de quelques traders isolés. Pour garantir aux actionnaires des bénéfices colossaux tout en assurant un haut niveau de consommation de l'ensemble de la population, le néolibéralisme a structurellement besoin chaque année d'un endettement privé plus élevé ! Pendant vingt-cinq ans, cette fuite en avant a été très rentable pour les actionnaires et les banquiers, mais elle nous conduit dans le mur ! Des actionnaires trop gourmands qui veulent 10 ou 15 % de rentabilité, il y en a toujours eu. La nouveauté des dernières années, c'est qu'ils ont pu obtenir ce qu'ils voulaient, car des gains de productivité colossaux ont produit un chômage de masse qui a totalement déséquilibré la négociation sur les salaires. Les racines de la crise financière, c'est trente ans de crise sociale ! Trente ans de productivité mal gérée. C'est à cause du chômage que la négociation sur les salaires est tellement déséquilibrée et que la part des salaires a tant diminué. C'est à cause du chômage que nos économies ont tant besoin de dette. C'est seulement en donnant au plus grand nombre un vrai emploi et une vraie capacité de négocier des augmentations de salaire que l'on sortira de la crise. Hélas, dix-huit mois après son arrivée au pouvoir, tout le monde a compris que Nicolas Sarkozy ne fera rien d'utile dans ce domaine. Il ne se passe pas une semaine sans qu'il annonce un « Grenelle », un « Grand Plan » ou une « Grande Mobilisation »... mais, contre le chômage, il n'a encore rien annoncé ! Absolument rien. Vu la gravité de la situation, il y a urgence à remettre la gauche au travail. Mais, vu l'importance des déséquilibres accumulés, une réponse nationale ne peut pas suffire. C'est l'ensemble de la gauche européenne qu'il faut rassembler et mettre au travail pour définir, très concrètement, de nouveaux outils de régulation.
Voilà pourquoi, avec mes amis de Nouvelle Gauche, avec nombre de militants qui ont signé la motion « Un monde d'avance » de Benoît Hamon, initiative historique et invite les socialistes des 27 pays (ceux qui sont au pouvoir et ceux qui n'y sont pas) à se retrouver pendant trois semaines, en décembre et janvier, pour travailler avec quelques prix Nobel d'économie sur l'ensemble des nouvelles régulations nécessaires à notre époque. Quelles régulations financières et monétaires ? Quelles régulations de nos échanges avec la Chine ? Quelles régulations intra-européennes ? Comment lutter radicalement contre le chômage, la précarité, etc. ? « Le monde ne sera pas détruit par ceux qui font le mal, mais par ceux qui les regardent sans rien faire », disait Einstein. Nous autres, socialistes, ne pouvons pas nous contenter de critiquer Nicolas Sarkozy. Nous devons faire des propositions concrètes et nous devons agir ! Après vingt-cinq ans de fuite en avant néolibérale, après vingt-cinq ans de socialisme tiède, il est temps de relever la tête.
(Source : http://www.marianne2.fr

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25 octobre 2008

La déclaration de Londres de la confédération européenne des syndicats

13 octobre 2008

La déclaration de Londres : un appel à la justice et une action résolue

La crise financière internationale doit constituer un tournant et provoquer un changement complet dans la façon dont le monde financier fonctionne. Le modèle dominant du capitalisme financier est sur le point de s’effondrer. Ce capitalisme, libéré de tout contrôle il y a 25 ans, notamment aux Etats-Unis, a été utilisé comme le modèle à suivre dans le reste du monde. Il a traité de haut la grande majorité tout en les exploitant pour le bénéfice de quelques uns, après des années de privatisations, de déréglementation et de marchés sans limites.

Aujourd’hui, les excès du capitalisme casino l’ont presque conduit à sa ruine – menaçant l’économie réelle. En effet, l’économie européenne vit dans la crainte d’être touchée par le tsunami financier arrivant d’outre-Atlantique, en dépit de la relative solidité, jusqu’à présent, de la zone euro. Le gouvernement américain rassemble péniblement des centaines de milliards de dollars pour sauver les banques de leur propre folie ; la crise du crédit étrangle le financement du secteur industriel car les banques stockent l’argent pour se protéger. La récession menace.

Qu’une chose soit bien claire. Cette crise a été causée par l’avidité et l’imprudence de Wall Street, de Londres et des autres principales places financières. Les grands patrons ont autorisé la spéculation à une large échelle sur des investissements auxquels ils ne comprenaient pas grand chose. Les spéculateurs ont exacerbé les sérieuses augmentations observées sur les prix du pétrole, des denrées alimentaires et des matières premières. Il y a beaucoup de perdants, et parmi eux des travailleurs du secteur financier, mais pas seulement, il y a également des retraités, des familles, des fournisseurs, des entreprises cherchant du capital d’investissement, et chacun de nous, en tant que contribuable doit payer les pots cassés. Les coûts du sauvetage américain sont énormes et l’engagement des banques centrales, dans le monde entier, a déjà été substantiel. Cela prendra des années avant de récupérer cet argent, si l’on y arrive un jour, et notre future capacité de financer des services publics de qualité est sérieusement compromise.

Aujourd’hui, il s’agit de prendre un véritable tournant. L’irresponsabilité des banques, des hedge funds et du reste, ne doit plus jamais amener les nations au bord de la faillite. Plus jamais non plus, l’argent du contribuable ne devra servir à soutenir des institutions qui continuent à payer grassement ses grands patrons, au moyen de salaires et de bonus énormes. Plus jamais la valeur de l’action, et les bonus des managers, qui sont liés à ces actions, ne devront être le seul objectif des sociétés. Nous ne pouvons pas nous permettre de voir se répeter cette grave irresponsabilité, cette avidité et cette négligence.

La CES en collaboration avec la Confédération syndicale internationale, UNI-Europa, représentant les travailleurs du secteur bancaire, et d’autres, travaille à apporter une réponse syndicale à cette crise. Mais, il est d’ores et déjà clair pour nous qu’il y a un besoin urgent de mettre en place les mesures suivantes :

* injections d’argent public dans les institutions financières à condition qu’il y ait un contrôle public et, ce faisant, un changement fondamental de comportement ;

* un contrôle plus étroit sur la capacité des institutions financières à s’endetter, en renforçant les ratios de capital propre ;

* une réglementation efficace aux niveaux européen et international. Cette nécessité s’impose car l’échelle du capitalisme financier dépasse le cadre des nations. Une agence européenne de notation est nécessaire ;

* une action gouvernementale qui assure que des fonds soient disponibles pour investir dans l’économie réelle (industrie, manufacture), les technologies et les emplois verts, et le développement durable ;

* une aide en direction des travailleurs touchés, des ménages menacés d’expulsion, des retraités risquant la pauvreté arrivés à un âge avancé, des entrepreneurs cherchant à investir. Il n’est pas juste que les principaux bénéficiaires soient précisèment ceux qui ont causé le désordre ;

* une réponse européenne à la crise qui se déploie dans l’économie réelle dans le but d’éviter un bouleversement financier qui encore aurait d’autres répercussions. Eviter également un retour de l’approche « sauve qui peut au détriment des autres », par une modération compétitive des salaires et une réduction des systèmes de protection sociale qui portent préjudice aux travailleurs et à leurs familles ;

* un retour urgent d’attention aux politiques publiques, et à la question des inégalités salariales. C’est l’inégalité et la faible évolution des salaires qui conduisent les ménages à s’endetter par le biais de techniques financières à risque.

Compte tenu de ces éléments, la CES appelle l’Europe à se battre pour les droits des travailleurs, pour des emplois stables, un système solide de négociations collectives, indépendant et non subordonné aux tribunaux et aux juges.

                                   

http://www.re-so.net/spip.php?article4570

21 octobre 2008

Message du groupe Changer d' ère Pétition pour le tram

Chère camarade, cher camarade,

Les conseillers municipaux du groupe Changer d' ère étaient présents sur le marché de l' Ariane mardi 14 octobre pour faire signer la pétition « Pour un tram à L' Ariane et à La Trinité ! »

Entre cette opération et la signature en ligne sur le site www.nice2008.org , cela nous a permis de recueillir plus de 850 signatures.

Merci donc à tous ceux qui ont déjà signé mais il faut rester mobiliser pour que Christian ESTROSI prenne en considération notre volonté de voir la ligne 1 se poursuivre jusqu' à son terme.

Pourquoi une ligne jusqu' à la Trinité ?

Parce que « la ligne 1 ne doit pas être saucissonnée : la liaison avec l' hôpital Pasteur maintenant et le reste plus tard ou jamais. L' extension a été conçue dès le départ comme un tout. On fait tout ou rien. » (Patrick ALLEMAND).

C' est pourquoi, je te demande de bien vouloir encore te mobiliser notamment en faisant activer tes carnets d' adresses.

Signe et fait signer la pétition !

Je compte sur ta mobilisation et t'en remercie par avance.

Le Groupe Changer d’ère

Groupe Changer d' ère Mairie de Nice - 5, rue de l' Hôtel de Ville 06 364
NICE Tél. 04 97 13 36 60 / 34 69 / 3115

20 octobre 2008

Madeleine Cinquin

C' est une des personnalités préférées des français.

Elle vient de s' en aller .

Ci-dessous un petit film où elle parle, et je ne fais pas l' apologie d' une religion, mais je rend hommage à quelqu'un de bien.

Les politiques de tous bords lui rendent hommage... Elle est devenue célèbre en s' installant au Caire pour s' occuper des chiffonniers d' un bidonville...

Triste que des personnalités comme l' Abbé Pierre, ou Soeur Emmanuelle soient célèbres et admirées pour leurs actions humanitaires !

Au XXIème siècle nous avons toujours besoin de la charité.

Simplement ici, je voudrai lui dire merci à elle et aux sans grade, laïcs, athées,  ou religieux qui travaillent pour améliorer la vie des plus démunis.

15 octobre 2008

Histoire du tram et du Prince Estrosi, lu sur le blog de P. ALLEMAND

Communiqué de presse de deux élus de la Liste Changer d' ère

Déraillement de la ligne 1 du tramway à l' hôpital Pasteur ?

C' est avec stupéfaction que nous venons d' apprendre que le Maire de Nice envisage le train comme extension de la Ligne 1 du tramway jusqu' à La Trinité.

Pourtant, Monsieur ESTROSI vient de nous expliquer qu' avec la transformation de la CANCA en Communauté Urbaine, il disposerait de 300 millions d' euros supplémentaires à investir sur les 5 prochaines années !

Les moyens financiers existent. Dès lors pourquoi ne pas tenir un engagement signé avec l' Etat ?

L' engagement était clair. Plus de moyens pour la ligne 1 à condition que le Tram aille jusqu'au cœur de l' Ariane.

Le maire, souhaite-il opposer une nouvelle fois la Promenade des Anglais au quartier de l' Ariane, les quartiers qui méritent et le quartier qui ne mérite pas ?

Est-ce que Monsieur ESTROSI pense que la municipalité PEYRAT a déjà suffisamment investi à l' Ariane pour qu' il puisse aujourd'hui se désintéresser de ce quartier ?

Nous rappelons à Monsieur ESTROSI que l' ancien Maire de Nice avait lancé une consultation auprès des habitants de ce quartier et qu' il s' était engagé auprès d' eux pour la réalisation de cette ligne.

De l' Ariane à La Trinité, une immense déception et un sentiment d' abandon se font jour.

Les élus de la gauche souhaitent faire redémarrer les travaux pour terminer le trajet de la ligne 1, pour qu' elle aboutisse comme prévu au terminal de la Trinité en 2012.

Dans ce but, nous lançons une pétition dès aujourd'hui. Nous avons pour objectif de recueillir les vrais chiffres de la priorité des niçois qui souhaitent que la ligne 1 du tramway aille jusqu' à la Trinité en passant par le cœur de l' Ariane.

Les élus de gauche souhaitent remettre l' extension de la ligne 1 sur les rails.

Dès samedi 11 octobre, le conseiller municipal Monsieur Fetnan, proposera la pétition à la  signature sur le quartier de l' Ariane.

Abderrazak FETNAN et Sophie DUEZ

14 octobre 2008

Ultralibéralisme gagnant ! et Carla...

A bas l' Etat ...

Dérégulariser !

Dépénaliser le droit des affaires.

Assez de payer les retraites des fonctionnaires, d' augmenter ces mêmes travailleurs, on vit sur le dos des générations futures.

Et les branquignols ultralibéraux mettent la panique au niveau mondial ...

Et revoilou l' Etat, c' est à dire nous, les citoyens qui allons payer pour les imbécillités de ces personnes...

Dieu, qu' elle est belle L. PARISOT, un vrai syndicaliste de gôche !

Et SARKO l' ami des milliardaires joue un plan majeur, Président de l' Europe il s' active, il condamne les méchants traders, trouve des centaines de milliards d' euros.

CIRCULEZ Y A RIEN A VOIR  dirait Coluche.

Et mes états d' âme ?

Moi, pauvre citoyen, je pense qu' il faut mettre les milliards pour que la situation n' empire, et tant pis si mon pouvoir d' achat va encore dégringoler...

Hier, lundi 13 octobre j' étais tenté par l' émission de sur EDITH PIAF ... émission populaire tant cette chanteuse est dans le coeur des français et des autres.

Bon, bien sûr c' était présenté par l' ex gendre idéal, le papy DRUCKER et bien sûr i l y avait Bernadette Chirac, venue pour son association d' aide aux personnes âgées.

Émission en direct paraît il et après deux chansons ....

CARLA, la femme du maître de la France...

Propos de DRUCKER sirupeux, à la limite du dégoût, j' ai eu de la peine pour Mme Chirac, de l' exaspération en voyant Carla...

Un sourire en entendant Drucker parler du Président Chirac qui se démenait pour lutter contre la crise.

http://www.youtube.com/watch?v=U-_wm-wn-XI&eurl=http://www.i-actu.com/index.php?2008/10/14/5780-michel-drucker-confond-nicolas-sarkozy-et-jacques-chirac  

Et j' ai éteint la télé, chaîne publique FRANCE 3, je n' ai pas apprécié.

Dans l' après-midi, j' avais appris que la grande chanteuse Carla et sa soeur Valéria avaient elles-mêmes annoncé mercredi à Marina Petrella, condamnée à la réclusion à perpétuité par l' Italie et gravement dépressive, qu' elle ne serait pas extradée en raison de son état de santé, très dégradé...

C' est bien, très humain d' avoir de si belles femmes people qui s' occupent de prisonnière mal en point.

Peut-être un jour interviendront-elles sur la situation dans les prisons françaises, les prisonniers suicidaires.

Dégoût, nausée.

Mots croisés et dodo...

11 octobre 2008

Lu sur 20 minutes.fr et quelques réflexions

07 octobre 2008

Dépénalisons le monde des affaires, disait-il

Lisez un peu :

http://afp.google.com/article/ALeqM5hecQ8RJqQhEnQ1ugsoIAF...


Le patron de la banque Lehman Brothers, tombée en faillite, aurait touché plus de 200 millions de dollars et des versements de dizaines de millions de dollars auraient été faits à ses collaborateurs dans les tous derniers jours de la banque.

Bien entendu, cet homme n' ira jamais en prison, il faut s' appeler Monsieur Machin pour y être envoyé.

Qu'en pense notre président ? Lui qui voulait "américaniser" le crédit en France parce qu'il faut avoir des crédits sur le dos (cf discours de campagne). Lui qui voulait dépénaliser le monde des affaires.

Alors qu' il l' est déjà pas mal, nan ?

Aujourd'hui encore, l' Etat se contentera de promesses du MEDEF pour une moralisation, sans loi, dans le cercle très restreint des grands patrons aux jetons à millions ...

Sûr que le patron de Lehman Brothers aidera à cette auto moralisation !

Se goinfrer à ce point dépasse l' entendement.

Qui pourrait se regarder dans la glace le matin ou supporter le regard de ses propres enfants quand on a un tel comportement ? Les aristocrates de la finance, à la lanterne !

http://lespiedsdedamocles.20minutes-blogs.fr/archive/2008/10/07/depenalisons-le-monde-des-affaires-disait-il.html

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J' insiste le libéralisme imbécile, dénoncé ici et ailleurs depuis des années, était pourtant la solution pour beaucoup d' hommes politiques.

Je salue Viviane Forrester pour sa dénonciation sès 1996 de l' ultralibéralisme dans l' Horreur économique et si décriée par la classe politique française.

Le Mur de Berlin tombé, il n' y avait plus de limites, plus de contrepoids.

C' est une évidence, le dirigisme soviétique, la dictature dans les pays de l' Est a été une tragédie, et certains de l' autre bord en ont profité.

La France avec le Plan "ardente obligation" d' après de Gaulle était un moyen de faire de la politique économique à long terme...

Hélas, les politiques ont cessé de croire à l' action de l' Etat, de la nécessité d' avoir des règles.

Cela ne date pas de 2007 mais depuis au moins 20 ans... les "obligations pourries" des USA on en parlait déjà dans les années 90, la dérégulation a été menée, continuée sous les gouvernements de gauche et de droite.

Les retraites par répartition étaient menacées, la panacée les fonds de pensions...

Les fonds de pensions US qui ont fait une rentrée fracassante en France en rachetant des immeubles, des parts dans les banques, les assurances.

Pendant combien de temps encore va-t-on cacher la triste réalité aux français ?

Combien de milliards vont-ils être donnés pour rattrapper l' imbécillité des banquiers, des économistes, des politiciens !

Combien de temps encore les salariés, les pensionnés, les chômeurs vont-ils devoir subir cette crise ?

Ca fait mal très mal de voir que l' on trouve des milliards pour sauver des banques mais pourtant c' est nécessaire !

Alors oui sauvons le système financier mais imposons des règles économiques et morales.

C' est pour cela que j' ai apprécié le discours de Ségolène, pour répondre à JEF que j' estime beaucoup, Ségolène n' a pas été la seule à fréquenter BLAIR...

Il me semble que FABIUS en tant que Ministre des Finances n' a pas été très dirigiste... mais plutôt assez libéral...

Je n' ose évoquer DSK !

J' ai cité des noms de gauche, je n' oublie pas SARKO et ses amis ...mais EUX sont de droite, cette DROITE qui n' a jamais aimé l' ETAT régulateur, qui avait pour modèle Thatcher, Bush et autres penseurs de l' ultralibéralisme.

Et mon amertume c' est qu' en 2007 certains de gauche aient préféré voter SARKO ou BAYROU plutôt que Ségolène ROYAL.

Sarko et sa volonté de dépénaliser le monde des affaires ...

Royal présidente n' aurait pas empêché la crise des subprimes, mais sûr que le paquet fiscal n' aurait pas été fait,que l' Etat aurait eu un rôle plus important, que l' action gouvernementale aurait été autres.

Amertume, regret... à quoi cela sert-il ?

A ne pas oublier cette faute, à voir un espoir aussi un espoir, que cette très grave crise, qui ne fait que commencer, serve la gauche, les penseurs, les intellos, les salariés a enfin reconnaître que la gauche ce n' est pas la droite, que des règles sont nécessaires en politique, dans le social, dans la vie de tous les jours.

Et je ne pense pas qu' un parti anticapitaliste soit la panacée, c' est un leurre.

Si les querelles de personnes au PS cessent on verra vite que ce parti peut et est vraiment capable de diriger un pays dans une société "capitaliste".. une société libérale avec des règles c' est mieux que la dictature du prolétariat et les USA avec cette perversion du libéralisme, faire du profit très vite, mentir, cacher, tricher pour le profit d' un nombre infime de personnes.

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Prix Nobel de la Paix pour Ingrid Bétancourt ?

Hier j' ai crû à une plaisanterie ! bien sûr cette personne a souffert mais cette distinction ne devait pas lui être remise...

Finalement ce prix a été accordé à l' ancien président finlandais Martti Ahtisaari, à mon humble avis il le méritait plus que Mme Betancourt.

Fierté d' un niçois d'adoption que je suis,pour JM Le Clézio, prix Nobel de Littérature, né le 13 avril 1940 à Nice d'une famille bretonne émigrée à l' Ile Maurice au 18e siècle, il est considéré comme un des meilleurs écrivains français de sa génération!

Et Sarkozy avec Merkel à Colombey les deux Eglises pour y inaugurer le Mémorial Charles de Gaulle .... qui osera dire un jour que ce Président est un fantoche, un usurpateur pour les gaullistes, un mec à soigner ?

Bon we à tous.

09 octobre 2008

Discours sur la Gauche et la mondialisation à Athènes de Ségolène Royal

La gauche et la mondialisation

Intervention à Athènes, le 2 octobre sur la mondialisation et la crise financière, voilà les deux thèmes que j’ai abordés et sur lesquels j’ai pu rappeler ma position. En ces temps si difficiles de crise mondiale, l'urgence est à l'action de toutes les gauches européennes.
Ségolène Royal


« Monsieur le Président de l’Assemblée Nationale,
Monsieur le Président du PASOK, cher George Papandreou,
Messieurs et Madame les Ministres,
Monsieur l’ancien Premier ministre,
Mesdames et Messieurs les députes,
Mesdames et Messieurs, Chers amis, Chers camarades,

Je suis très heureuse d’être à Athènes et je remercie Monsieur Christos Lambrakis pour son invitation au Megaron, cette extraordinaire réalisation culturelle,
Merci à Monsieur Manos pour son accueil.

Personne n’aurait imaginé, au moment ou vous avez fixé le thème de cette conférence, sa brûlante actualité.

Je souhaite attirer votre attention pour commencer sur deux images tirées de l’actualité, deux images qui sont comme un symptôme du monde dans lequel nous vivons.

Mai 2008 : images d’émeutes dans les rues de Dakar, de Ouagadougou, de Bombay, de Djakarta. Des magasins sont pris d’assaut. Le sang coule parfois. Ce que l’Occident avait rejeté dans les tréfonds de sa mémoire collective refait surface : les grandes disettes sont de retour, des centaines de millions de gens meurent de faim. Et avec elles le déchaînement de violence, les bateaux de la misère qui tentent désespérément de rallier les côtes européennes.

Septembre 2008. Une image imprimée dans nos esprits, celle des salariés de Lehman Brother, la tête dans les mains. Des empires financiers s’effondrent comme des châteaux de cartes. La récession menace. Ceux qui se croyaient orgueilleusement à l’abri sentent le vent du boulet : la faillite généralisée guette, comme une réaction en chaîne désormais incontrôlable.

Deux images, deux réalités, un même monde, une même cause : un libéralisme qui nous met tous, à l’échelle du monde, en danger. L'heure pour la gauche n'est plus aux diagnostics tièdes, ni aux appréciations timorées, mais à la lucidité radicale et a la proposition d’un autre système.

En 1971, 18 milliards de dollars étaient échangés chaque jour. Aujourd’hui, ce sont près de 1 800 milliards de dollars qui circulent quotidiennement sur les marchés financiers. 1800 milliards de dollars : presque neuf fois la dette de tous les pays africains.

Ces mouvements de capitaux ne correspondent bien souvent qu’à des engagements de très court terme : il ne s’agit pas d’investissement dans des projets industriels, mais de placements purement spéculatifs. L’argent circule, l’argent va vite, entraînant le monde dans une spirale vertigineuse, une course au profit immédiat.

Oui, la sphère financière s’est affranchie de l’économie réelle. Et je ne crois pas qu’il s’agisse d’une perversion du système, comme si nous ne faisions face qu’à un simple dysfonctionnement accidentel, ponctuel.

Le capitalisme libéral porte en lui la menace de sa propre destruction, comme une tare originelle : livrés à eux-mêmes, les pulsions du capitalisme deviennent folles. Puisque j’ai le plaisir d’être invitée à Athènes, vous me permettrez donc d’oser
une comparaison entre le capitalisme libéral et l’attelage ailé que décrit Platon dans un de ses dialogues, Phèdre : sans la raison pour le brider, le maîtriser et le guider, le capitalisme est entraîné dans la course folle de ce que les Grecs anciens appelaient l’hybris.

La boucle était vertueuse nous disait-on. La finance devait servir l’économie réelle : ouvrez les marchés, le capital ira là où sont les bonnes idées, là où sont les bons projets, là où sont les bons investissements. Et vous verrez nous disait-on encore : un capital plus libre, c’est une économie plus forte, donc des sociétés plus prospères, donc des citoyens plus heureux. La boucle était bouclée…

Mais c’est l’inverse qui s’est produit : aujourd’hui, la finance ne sert qu’elle-même ; et une partie de l’économie n’est pas tournée vers le développement mais vers le profit pour le profit.
Le bon ordre des choses c’est : la finance au service de l’économie et non d’elle-même et l’économie au service du développement humain (bien être) et durable.

Aujourd’hui le désordre détruit tout.

Et si je me suis engagé en politique, au Parti socialiste, conseillère de François Mitterrand, membre du Parlement pendant vingt ans, trois fois ministre, présidente de Région, puis désignée par mon parti comme candidate à l’élection présidentielle, ce n’est pas pour dire : « Il n’y a rien à faire ».

Non, je suis là pour vous dire qu’un autre monde est possible, un ordre financier, économique, écologique et social juste et efficace. Rien ne serait pire qu’un colmatage de la crise qui conduirait de fait à la consolidation d’un système perverti.

Car, j’en suis convaincue, il n’est pas trop tard : soit la mondialisation est porteuse de toujours plus de malheurs. C’est possible, l’actualité nous le prouve chaque jour un peu plus. Soit la mondialisation provoque un progrès de civilisation. C’est possible aussi. C’est la volonté politique qui arbitrera cette alternative. Cela dépendra de notre volonté politique, de celle des socialistes, de tous les démocrates, de toutes les femmes et les hommes de progrès et de justice à l’échelle du monde.

L’histoire de la gauche, c’est encore et toujours une lutte pour l’émancipation. Son combat, c’est donner à chacun la possibilité de redevenir maître de lui même et de son destin. Son combat, c’est la démocratie réelle et pour tous.

Ces valeurs doivent être mises au service d’un nouveau projet de vie, adapté au monde tel qu’il est. Voilà la gauche que le monde attend avec impatience : une gauche qui bâtisse de nouvelles sécurités collectives pour permettre à tous, individus et Etats, de vivre en paix et dignement. Le chemin sera long. Mais n’en doutons pas, n’hésitons pas : l’avenir est de notre côté.

***

Le contexte de cette conférence est celui de trois défaites : la défaite du système financier, la défaite de la mondialisation et la soi-disant défaite idéologique de la gauche. Pour organiser la réponse de la gauche à ces trois défaites, je vois trois principes pouvant servir à bâtir un monde à la fois plus juste et plus sûr : le besoin du politique, le besoin de la règle et enfin le besoin du contrôle démocratique. Ce sera l’objet de cette conférence.


L’échec de la mondialisation financière

Il y eut le Mexique en 1994. Puis la Russie en 1997. Le Sud-ouest asiatique en 1998. Et puis le cataclysme des subprimes. Et à chaque fois le monde qui retient son souffle, laissant en suspens des questions lancinantes : « Comment en est-on arrivé là ? », « Où allons-nous » ? A chaque fois aussi, la résolution de changer. Et en fin de compte à chaque fois, une nouvelle inertie coupable au fur et à mesure que le souvenir de la crise s’estompe et que l’excitation de l’argent fou prend le dessus.

Ces crises ont toujours eu des causes spécifiques. Crise de change liée à des déficits abyssaux dans le cas du Mexique et de l’Asie du Sud Est.

Défaut d’un grand fonds spéculatif en Russie. Crise bancaire dans le cas des subprimes. Mais par delà ces singularités, on voit toujours le même processus à l’œuvre : celui d’un capitalisme financier ultra-mondialisé affranchi de toute règle. C’est un capitalisme qui a trouvé dans les nouvelles technologies et l’internet le milieu qui lui manquait pour donner la pleine puissance de lui-même.

Revenons un instant sur la crise des subprimes. La radiographie du cataclysme montre un enchaînement implacable
.

D’abord, la mise en échec de toutes les règles prudentielles, notamment celles mises en œuvre par le Comité de Bâle et la Banque des règlements internationaux.

Ainsi que le rappelait récemment l’économiste français Daniel Cohen, la règle du comité de Bâle impose aux banques de détenir
un dollar de capital environ pour 12 dollars de crédit. La finance de marché a contourne cette règle et permis à ses acteurs d'accorder 32 dollars de crédit pour un dollar de capital !

Par le biais de la titrisation, les banques ont pu revendre leurs créances et prêter toujours plus, au mépris de toute prudence élémentaire, en refusant de voir que le taux d’endettement des ménages américains atteignait des niveaux insoutenables.

Quant aux grands fonds spéculatifs, ils n’ont jamais été assujettis à la moindre règle et ce, d’autant moins qu’ils ont souvent leur siège dans des paradis fiscaux.


Cette crise est également une preuve de l’échec de la régulation de la finance par elle même. Les agences de notation n’ont pas fait le travail qui aurait du être le leur. Elles ont systématiquement sous-estimé les risques, continuant à noter triple A des institutions contaminées par des créances douteuses.

Enfin, cette crise montre l’agressivité de l’économie financiarisée pour l’économie réelle, qui produit de la valeur ajoutée. On a vu des banques provoquer le surendettement de millions de foyers dans le monde ; on les voit maintenant fermer irrationellement le robinet du crédit aux petites et moyennes entreprises, plongeant nos économies dans la crise.

Alors oui, il est temps enfin d’ouvrir les yeux et d’agir. Des acteurs privés, non contrôlés, détournant les règles peuvent conduire le monde au bord du gouffre : cela n’est pas acceptable !

***

Au fond, certaines convictions économiques sont devenues des dogmes : le Consensus de Washington en est la preuve absolue. Au début des années 1990, un cénacle d’économistes libéraux de la Banque mondiale et du FMI a considéré que le voie du développement passait par la récitation d’un mantra : pour créer de la croissance, il fallait attirer les capitaux ; pour attirer les capitaux, il fallait créer les conditions de la stabilité financière ; pour stabiliser des économies en proie à l’inflation, il fallait résorber tous les déficits, mener des politiques de rigueur et réduire la part de l’Etat à la portion congrue.

Libéralisation, déréglementation, ajustement structurel : combien de pays africains et latino américains ont ainsi été soumis à une thérapie de choc qui les a laissés exsangue?

Beaucoup pensaient par exemple que la libéralisation du commerce et des marchés financiers suffirait à créer les conditions d’une augmentation générale et équitablement répartie du niveau de vie. Il n’en a rien été.

Je prendrai un seul exemple, celui
de l’abaissement des taxes douanières. Aujourd’hui, dans la plupart des pays en voie de développement, on constate que la libéralisation du commerce n’a pas entraîné de hausse des échanges. La raison en est simple : s’il n’y a pas de ports, ou s’il n’y a pas de routes pour amener les produits aux ports, s’il n’y a pas d’équipements, il est tout simplement impossible d’exporter. Les barrières douanières ne sont rien en comparaison des barrières structurelles qui maintiennent les pays en voie de développement à l’écart des bénéfices de la mondialisation.

Alors bien sûr, la mondialisation a plusieurs dimensions, politiques, culturelles, environnementales, économiques.
Pourtant, force est de reconnaître que seule a prévalu jusqu’ici la dimension économique de la mondialisation. Et pire que cela, c’est une mondialisation libérale, sans régulation économique, qui s’est imposée, au prix de la crise que nous traversons aujourd’hui.

C’est la raison pour laquelle je parle sans détour d’un échec de la mondialisation libérale. Cet échec, il est à la fois :

- dans les têtes : en 2007, 74% des Français jugent la mondialisation « inquiétante » pour les salariés ce qui rend plus difficile la responsabilité que nous avons d’ouvrir nos pays vers les autres pour empêcher les règles nationalistes ;

- dans les faits. Les pays riches se sont enrichis ; les pays les plus pauvres se sont appauvris ; et à l’intérieur des pays riches eux-mêmes, les classes moyennes se sont fragilisées. Regardez l’Europe : dans tous les pays les classes moyennes estiment que leur situation se dégrade.


Le déficit démocratique de la mondialisation

Oui, la mondialisation libérale a échoué. Et la principale raison de cet échec réside d’abord dans le déficit démocratique de la mondialisation.

Par déficit démocratique, j’entends l’absence de prééminence donnée à des règles librement consenties par des citoyens libres d’exprimer ce qu’ils veulent et ce qu’ils ne veulent pas.

Je voudrais prendre un exemple, celui de la propriété intellectuelle et de l’accès aux médicaments génériques.

Il est bien entendu de la plus grande importance de reconnaître et de garantir la propriété intellectuelle des chercheurs, des écrivains et des créateurs. Mais cette reconnaissance doit être équilibrée, c’est-à-dire qu’elle doit prendre en compte les droits des bénéficiaires des innovations. Or, trop souvent, des situations de monopole sont créées par des droits de propriété intellectuelle trop forts.

Le cas des médicaments génériques est frappant. Une propriété intellectuelle très stricte a été établie dans ce domaine lors des accords de l’Uruguay round de 1994. En conséquence, les prix de ces médicaments ont beaucoup augmenté et beaucoup de pays en voie de développement n’ont pas pu acheter de médicaments contre le sida.

Le grand prix Nobel d’économie, Joseph Stiglitz, rappelle que la valeur d’une année de médicaments contre le sida aux Etats-Unis est d’environ 10000 dollars, alors que cela coûte environ 300 dollars pour les produire.

À cause du régime de propriété intellectuelle, il est devenu interdit aux fabricants africains de les produire et de les vendre moins cher. 10000 dollars pour des pays dont beaucoup d’habitants vivent avec moins de 500 dollars par an : cette équation sans solution est un exemple tragique de l’échec de la mondialisation. Elle a placé les valeurs économiques, en l’occurrence les profits des entreprises pharmaceutiques, au-dessus d’autres valeurs fondamentales, au-dessus même de la valeur de la vie.

Se dévoile bien alors ce qui est, selon moi, la raison principale de l’échec de la mondialisation et la raison de son asymétrie : son déficit démocratique. Celui-ci s’observe ne serait-ce que dans l’attribution des droits de vote dans les institutions internationales. En principe, une personne = un droit de vote. Mais au FMI et à la Banque mondiale, les droits de vote sont proportionnels à la richesse du pays.

Soulignons aussi que les représentants des pays industrialisés ont tendance à défendre, non pas l’ensemble des citoyens de leurs pays, mais des groupes d’intérêts particuliers. Il faut rappeler que ceux qui, au FMI, prennent les décisions qui affectent le plus les politiques économiques des pays en voie de développement, sont les ministres des finances et les gouverneurs de Banques centrales. Ceux-ci ne se soucient pas d’emploi, ni de croissance, mais d’inflation – car quand l’inflation augmente, la valeur des bons du trésor diminue. Ils défendent ainsi plus les intérêts des détenteurs de ces bons que ceux de la société dans son ensemble.

***

Les décisions qui ont le plus affecté le cours de la mondialisation ces vingt dernières années n’ont ainsi presque jamais été le résultat d’un processus démocratique. Pourtant, chaque fois qu’un débat démocratique a été instauré sur des questions déterminantes pour l’économie mondialisée, les citoyens ont fait preuve d’une très haute conscience de l’intérêt général.

Sur toute une série de sujets fondamentaux pour nos sociétés et pour nos existences personnelles, la même carence démocratique de la mondialisation a donc produit les mêmes conséquences désastreuses.

Le philosophe français Jean-Pierre Dupuis, parlant de l’écologie, nous exhorte à pratiquer un catastrophisme éclairé. Il rejoint Hans Jonas, dont le principe responsabilité est arrimé à une « heuristique de la peur ».

Face aux conséquences dramatiques de la mondialisation libérale, nous devons nous aussi être des alarmistes éclairés et rationnels : non pas pour rester dans l’inaction, comme frappés par la gorgone ; mais bien plutôt pour agir, agir différemment, agir avec à l’esprit l’intérêt des citoyens et des peuples de cette planète.


Faut-il sauver le système ou le changer ?

Dans ces conditions, c’est bien la question de la défaite idéologique du capitalisme financier qui est posée.

La droite libérale a insisté ces dernières années sur la prétendue défaite idéologique de la gauche.
Et puis j’ai assisté stupéfaite à un revirement qui, en quelques semaines, à mis à mal, vingt-cinq ans de capitalisme libéral.

La crise financière entraîne avec elle des millions de petits épargnants. Elle jette à la rue non seulement des millions de petits propriétaires mais aussi les plus grands établissements bancaires. Alors, paniqués, les ennemis de l’Etat l’appellent à leur secours. Les ultralibéraux retournent leur veste. Et le gouvernement Bush se déclare prêt à injecter en quelques heures 700 milliards de dollars - soit trente fois l’aide publique au développement - qui étaient introuvables, il y a quelques semaines, pour mettre fin aux émeutes de la faim. Soulagement de ceux qui ont entraîné le système dans le mur : leur fortune est faite et ils ne paieront pas les pots cassés.

La question que je voudrais poser ce soir est la suivante : fallait-il intervenir et sauver les banques menacées de faillites ?
Cette question n’est pas posée à la légère. Nous faisons face en effet à un dilemme dont il faut mesurer toute la portée.

- Soit nous renflouons les banques coupables d’un aveuglement sans mesure et c’est tout un système pervers que nous sauvons. Car alors, le système saura que les Etats et derrière eux les contribuables sont là comme un ultime rempart. Et c’est l’irresponsabilité que nous encouragerons alors, avec des citoyens doublement victimes : victimes des agissements de banques qui les plongent dans le surendettement ; victimes d’un accroissement insupportable de la pression fiscale ou de la diminution de certaines dépenses publiques ;

- Soit nous refusons cet aléa de moralité – ce moral hazard comme on dit en anglais – et c’est alors un risque pour toutes nos économies. La peur peut s’emparer des marchés avec une violence que nous n’avons encore jamais vue, les banques refuser de se prêter entre elles ; et s’effondrer, les entreprises s’assécher faute de financement.
Pour dépasser ce dilemme, je propose une condition radicale, immédiate et non négociable : l’intervention publique doit être conditionnée à une révolution en profondeur du système financier international.

Oui, nous devons faire face à l’urgence et pour cela n’avons pas d’autre choix que de mettre en place une action internationale coordonnée. L’Union européenne doit se doter d’une véritable politique financière commune. Il nous faut la création d’un fonds d’intervention commun aux membres de la zone euro : car les sauvetages de Fortis ou de Dexia nous montrent qu’il s’agit de banques intervenant sur plusieurs pays européen.
Mais cette intervention doit être conditionnée : il faut revoir de fond en comble les règles prudentielles, limiter la possibilité de sortir les créances des bilans des banques par le procédé de titrisation ; il faut assujettir les fonds spéculatifs aux règles de solvabilité bancaires ; il faut créer de nouveaux mécanismes d’évaluation, avec une agence publique européenne de notation ; il faut également interdire les bonus non assujettis à l’impôt sur le revenu ; et puis surtout lutter contre les paradis fiscaux en refusant l’accès au territoire européen aux fonds ayant leur siège social dans de tels paradis.

C’est aussi le rôle du FMI qu’il faut revoir profondément. Aujourd’hui, le Fonds ne dispose pratiquement d’aucun moyen d’action. Ses ressources financières sont limitées et il ne peut guère jouer le rôle de prêteur en dernier ressort au niveau international.
Je ne voudrais pas revenir sur le débat qui, au moment de la conférence de Bretton Woods en 1944, opposa John Meynard Keynes et le secrétaire américain au Trésor Harry White. Keynes souhaitait que le FMI soit une véritable banque centrale mondiale, disposant d’un pouvoir de création monétaire lui permettant, en cas de besoin, de refinancer les banques centrales nationales. Il n’obtint pas gain de cause.

Il est possible que les idées de Keynes reviennent à l’ordre du jour. En tout état de cause, le Fmi doit disposer d’une assise financière beaucoup plus large et devenir le gendarme international des bourses et des banques : c’est lui qui doit être responsable de l’élaboration des nouvelles normes ; c’est lui qui doit être également en charge de leur bonne application. Et donc on en revient a sa composition plus démocratique.


Vers une mondialisation politique

La crise financière actuelle montre que depuis le début, ce sont les tenants de l’affirmation du rôle de la politique publique, du besoin de régulation, de droits et de devoirs, du principe de justice sans lesquels la confiance est rompue, qui avaient raison. Alors il est temps pour nous de relever la tête, avec un impératif catégorique : démocratiser la mondialisation.

Trop longtemps, la mondialisation s’est réduite à sa dimension économique, reléguant les valeurs culturelle, intellectuelle, environnementale et sociales. C'est-à-dire l’affirmation de l’action politique pour en définir le contenu.

Il est donc temps de réaliser, à côté, et je dirais même au-dessus de la mondialisation économique, la mondialisation politique.

La mondialisation, c’est en effet l’intégration des pays entre eux, par l’abaissement du prix des transports, du coût des communications, des barrières douanières. Mais cette intégration signifie que nous sommes devenus interdépendants. Pour le dire très simplement : les décisions prises à Wall Street ont des conséquences sur la vie d’un paysan burkinabè.

Donc la mondialisation a besoin de politique, c'est-à-dire de démocratie participative : la retirer des griffes des seuls experts. C’est à cette condition que le principe gagnant/gagnant pourra l’emporter, alors qu’aujourd’hui c’est gagnant pour quelques uns et perdant pour les autres.

J’ajoute que ceux qui me taxeraient d’irréalisme auraient la mémoire courte. Il y a bientôt deux siècles, un processus similaire se réalisait : la formation des Etats-nations. Comme aujourd’hui, les coûts de transport et de communication baissaient, et comme si cela en avait été la conséquence nécessaire, en Allemagne ou en Italie par exemple, les Etats-nations se créaient.

Ils ont permis de réguler le fonctionnement de l’économie pour la mettre au service des citoyens. Souvenons-nous des débuts du capitalisme industriel : l’exploitation du prolétariat et les dégâts sur l’environnement.

Aujourd’hui comme hier, les gouvernements peuvent faire fonctionner les marchés plus efficacement et en harmonie avec l’intérêt général. Ils doivent pour cela intervenir dans l’économie, pour protéger les travailleurs, pour protéger l’environnement, pour repartir les richesses entre le capital et le travail, assurer la confiance de tous les acteurs, pour garantir les dépenses importantes comme la santé, la recherche, l’innovation et l’éducation.

Il faut remplacer la domination des marches sur les peuples par la primauté des gouvernements démocratiquement élus.


Pour conclure, nous avons l’obligation de faire le bilan de la mondialisation telle qu’elle a été menée ces dernières années. A la fois dans chacun des pays mais aussi dans les instances internationales.

L’Union européenne doit être à l’offensive pour proposer de nouvelles règles. Il y a là trop d’inertie et de lenteur. L’Internationale socialiste et le PSE peuvent trouver là, comme nous l’évoquions tout a l’heure avec George Papandreou lors d’une réunion de travail, un rôle d’aiguillon. Nous devons bousculer la lenteur de l’Europe.

Car jamais le monde n’a eu autant besoin d’Europe et de ses valeurs de paix
. Car le principal danger aujourd’hui dans cette guerre économique qui se profile, c’est la montée des violences, du chacun pour soi, du désespoir, du rejet de la politique, du gouffre entre les puissants et les politiques d’un cote, et du peuple de l’autre.

Et nous savons à quoi cela mène. A la montée des régimes totalitaires, à la montée de l’intégrisme, à la montée du terrorisme ailleurs.

Oui, nous faisons face à un grand danger. Ce danger, c’est celui de la peur. On fait peur aux gens, on leur dit : il n’y pas de solution, il faut sauver le système financier tel qu’il est, sinon tout va s’écrouler.

Les réactionnaires ont toujours utilisé la peur des peuples. Les gens se replient sur eux-mêmes, les nationalismes se renforcent, la peur de l’autre s’exacerbe et c’est comme cela, ensuite, que naissent toutes les mauvaises réactions. Ce n’est pas comme cela qu’un système économique rétablit la confiance.

Et c’est pourquoi je pense qu’il faut avoir le courage de continuer à dire que la mondialisation peut aussi porter un progrès de civilisation. Car si on tient un discours différent, si nous disons « La mondialisation, de toute façon c’est le démon », eh bien nous aurons une montée des nationalismes.

On ne peut pas, lorsque l’on est à gauche ou lorsque l’on est socialiste, renoncer à l’internationalisme, renoncer à équilibrer les pays riches et les pays pauvres, renoncer à la liberté de circulation.

Personne ne pourra dire que l’on ne savait pas.

Bougeons-nous pour que nos enfants et les générations qui viennent ne puissent pas dire : « mais comment, ils n’ont rien vu venir ? »

Nous voyons les choses venir, nous savons comment faire, nous avons des principes, nous savons où sont nos valeurs, nous voulons l’émergence de ce monde meilleur, nous savons que l’économie doit être mise au service de l’humain et non pas le contraire.

Cet humain, c’est à la fois l’épanouissement des hommes et des femmes d’aujourd’hui, mais aussi celui des générations qui se lèvent et qui sont trop souvent frappées par le chômage dans des sociétés qui leurs sont fermées.

Ces nouvelles générations ont besoin de comprendre qu’elles ont le droit de choisir leur vie, d’assumer leur liberté, de fonder une famille à leur tour et de transmettre.

Parce que c’est ça, la politique. C’est posséder la capacité de transmettre les valeurs auxquelles ont croit et celle de faire comprendre aux plus jeunes que l’effort scolaire a un sens et qu’au bout de l’effort scolaire, il y aura un métier. Et s’il y a un métier, il y aura un travail. Et s’il y a un travail, ce travail sera bien rémunéré.

Puisque nous avons la chance d’avoir cette capacité de comprendre et cette capacité d’agir, nous avons impérativement le devoir de l’utiliser.

Je vous remercie de votre attention."

Ségolène Royal

http://www.desirsdavenir.org/node/8299

05 octobre 2008

Echanges sur le blog de P. ALLEMAND

Dans le fil "Cessez le feu et cherchez à comprendre..."  commencé le 29 septembre et consacré au Zénith de Ségolène, j' ai écrit le 1er octobre :" Merci pour ce très beau discours de gauche que Ségolène a prononcé au Zénith, il est en ligne sur mon blog ...
Et aussi merci à Jean Luc Mélenchon d'élever le débat entre socialistes.
http://www.jean-luc-melenchon.fr/?p=625#more-625
Socialistes arrêtons nos querelles et faisons comme Ségolène attaquons la droite, la politique de Sarkozy !
On trouve des millions pour DEXIA ex Crédit Local de France devenu société privée avant établissement public !
Libéralisme échevelé qui a conduit parfois les gouvernement de gauche à privatiser.
Et les retraites, que nous a t on pas bassiné avec les fonds de pension, il fallait y adhérer, en créer, en finir avec le régime de répartition!
Pauvre peuple américain ...
Pendant que nous nous chamaillons, le gouvernement continue sa casse, va piocher dans les livrets A pour sauver des établissements bancaires ou des assurances !
Le gouvernement Sarkozy/Fillon/ Kouchner/ Borloo, Besson va saboter les fameux plans banlieue et universités ...
Adieu 35 heures, adieu pouvoir d'achat ...
A propos des 35 heures ai-je entendu, protester cet été, la mère de cette loi sur le massacre de cette avancée sociale ?
Alors vite ....que le congrès arrive vite !"

le 3 octobre, une internaute m' interpellait :" DEXIA était une banque privée comme 99% des établissements financiers en Europe. C'est aujourd'hui, sous la pression, la première banque publique européenne.
Dites-moi, cher niçoiscivique....Seriez-vous favorable au collectivisme? ..."

le jour même je répliquais : ""DEXIA était une banque privée..."
Je ne lirai pas plus loin votre commentaire .
Un peu de recherches sur Internet et vous verrez que DEXIA ex Crédit Local de France n'a pas toujours été une banque privée.
Dans 20 ans vous me parlerez peut être en ces termes "la Poste était une société privée" ou la SNCF lorsque ces sociétés privatisées en 2009 ou 2010 connaîtront des problèmes, ... un peu de souvenirs peut faire du bien...
Socialiste je suis, de gauche je suis et je sais ce qui était dans le giron du Secteur Public et ce que certains établissements ou sociétés sont devenus ...
Et Jospin n'a pas reculé sur les privatisations ... tout cela pour renflouer les caisses de l' Etat ! et pour être dans le coup ...le libéralisme était et est encore à la mode...
Ah les fonds de pension, ils séduisaient aussi certains socialistes !
Et j'en passe et des meilleures.
J'attends avec impatience la rencontre DSK Sarkozy.
Bon we"

le lendemain mon internaute me balançait : " Le CLF a été introduit en bourse en 1991 (l'Etat n'y étant associé qu'à hauteur de 25%)...Alors que, jusqu'en 1991, le CLF était, effectivement, un établissement public....mais DEXIA n'est pas QUE le CLF d'avant 1991!
DEXIA a été créée en 1996. Ce groupe financier est composé (était composé jusqu 'à peu) de x établissements financiers privés de nationalité différentes côtés en bourse (dont le CLF)
Donc DEXIA n'a jamais été une banque publique...."

Samedi 5 octobre je postais le dernier message sur ce sujet : " Pour ne pas encombrer ce blog de considérations historiques et qu' il ne soit réduit à un échange de messages entre 2 personnes...un dernier "postage"
Je souhaiterai que l' on n' oublie pas, l' origine des choses, des sociétés...
Oui DEXIA est une banque privée, composée de différents éléments y compris le CLF ...
OUI la SNCF est un EPIC mais à sa création en 1938 elle a été constituée par 6 sociétés privées de chemins de fer comme PLM.
Oui Danone c'est "Danone" ex BSN entreprise de fabrication de verre plat et dans Danone il y a dedans du DANONE et aussi LU, Evian, Kronenbourg...
ARCELOR MITTAL il y a dedans de l' USINOR ...une sacrée entreprise sidérurgique qui a reçu pas mal de fonds publics.
De WENDEL, actuelle société d' investissement, était dans la sidérurgie et combien de milliards de francs a reçu de l' ETAT cette "société" ? il faudrait le demander à Ernest Antoine Seillière !
Dans 20 ou 30 ans une société s' appellera peut-être Eurogaz, et un internaute refusera d' admettre qu' au départ il y avait eu un rapprochement entre GDF (ex EPIC) et Suez entre autre ex Compagnie financière de Suez nationalisée en 1982...
Chaque entreprise a son histoire, et les travailleurs des sociétés qui disparaissent ou qui changent de statut, gardent en mémoire leur vie dans ces sociétés.
Le devoir de mémoire est important aussi dans l' économie et le social.
Certains ont dénationalisé car l' Etat serait un mauvais actionnaire, un mauvais gestionnaire.
Sûr, lorsque les gouvernements ne jouent pas le jeu, il est facile de critiquer -l'ETAT-.
Triste que nombre de patrons ne soient plus des entrepreneurs mais des -financiers- qui ne cherchent que le profit à tout prix.
Il faut en finir avec la capitalisme financier.
Mais admettons tout de même que certains dirigeants privés ne gèrent pas mieux leur(s) entreprise(s)que l' ETAT et qu'ensuite ce dernier mette la main à la poche pour aider ces entreprises.
L' ETAT c'est à dire NOUS contribuables.
La crise actuelle, qui est loin d' être finie, démontre que le libéralisme échevelé, le capitalisme sans foi ni loi a besoin de l' argent public...
Triste que l' on renfloue des entreprises avant de les privatiser, que des actionnaires s' engraissent sur le dos de salariés, puis avec leur mauvaise gestion ce soient aux contribuables de mettre la main à la poche.
Un minimum de règles est nécessaire...
Sûr que tous les candidats au poste de 1er secrétaire du PS doivent penser comme moi !
Il faut imposer de nouvelles régulations pour empêcher les dérives spéculatives..
Vive l' ordre juste...
Bon dimanche à tous et toutes !"

Je ne dis pas avoir raison, mais j' apporte beaucoup d' importance à l' histoire, le devoir de mémoire est important pour moi, notamment en matière économique et social.

Je remercie Patrick Allemand qui laisse les personnes intervenir sur son blog, sans les censurer même si on s' éloigne du fil de son article.

Pour finir ce message j' ai regardé l' émission de Ruquier hier soir, différentes choses ont été dites, notamment sur le PS, sur Ségolène et autres cadres du PS.    Ce fut très intéressant, notamment les propos de JF Kahn, de B.Groult, Eric Zemmour était égal à lui-même, insupportable, on peut se demander pourquoi il est si anti-féministe, chapeau à Gérard Miller, ai aimé la fraîcheur d' Anny Duperey et la solidité du jeune humoriste Fabrice Eboué

04 octobre 2008

Rock'N'Roll au théâtre de NICE ...

Une sacrée pièce de Tom Stoppard, mise en scène par Daniel Benoin.

Un morceau de l' histoire : de 1968 à 1990.

Un pays  la Tchécoslovaquie , un système politique omniprésent le communisme ou plutôt le  "soviétisme"...

L' espoir dans le communisme, doctrine déviée dès 1916 nous dira un des personnages...

Les soviétiques et leurs amis viennent en amis arrêter le Printemps de Prague de Dubcek...

Des souvenirs, j'étais adolescent en 1968, les années passent et un goût amer de ratage.

Je n' ai jamais été un "communiste" , mais je sais que des millions de personnes y ont cru.

Cette pièce est belle, touchante, vibrante, et forcément rébarbative pour ceux qui n' ont pas vécu cette époque ou qui n' ont pas une vision de la politique, qui n' aiment pas le Rock'N'Roll ! ! !

Des personnages il y en a Max professeur marxiste à Cambridge, Jan tchécoslovaque élève de Max, Eléanor l' épouse de Max qui a un cancer, leur fille Esmé... et le Rock'N'Roll ...

Vaclav Havel est aussi présent dans les esprits, à propos de la pièce il avait déclaré " étrange qu' il ait fallu attendre un auteur anglais pour qu' il donne un témoignage des dernières décennies de ce pays et des événements qui s' y sont déroulés "...

Police secrète, affrontement entre "communistes"  et la vie de tous les jours...

Le Rock'N'Roll est très présent avec les disques de Jan, avec les films projetés, et l' excellent groupe sur scène les Gypsy Queens...

Une soirée douce amère pour moi, j' ai apprécié la pièce, mais surtout j' ai eu le sentiment qu' une autre partie de notre vie a été oubliée ...

Le Vietnam, les luttes des travailleurs dans le "monde libre", à peine évoqué la politique de Margaret Thatcher ...

Sûr c' est une pièce sur la Tchécoslovaquie, mais on y parle tellement de la difficulté d' être -communiste- dans un pays "communiste", on y voit un professeur marxiste anglais qui se perd dans tous ces tristes évènements, que l' on attend plus d' une pièce de théâtre qui ne peut pourtant parler de la Tchécoslovaquie  et des dérives soviétiques...

Une très bonne note, une fois de plus pour Daniel Benoin qui a réussi une très belle mise en scène.

Chapeau aussi aux comédiens.

01 octobre 2008

PS: elle les rend tous fous vu sur Marianne 2

Marianne2.fr

Par Nicolas Domenach avec l'Edition spéciale de Canal Plus et Marianne. Ségolène Royal s'est attiré une volée de railleries après son show au Zénith. Et si la grande prêtresse du théâtre engagé devait être prise au sérieux ?

Ségolène Royal à La Rochelle (c Pierre Morel pour Marianne)

Ségolène Royal à La Rochelle (c Pierre Morel pour Marianne)

Du mépris à la volée. Une bastonnade de moqueries assassines. Les « chers camarades » n'auraient-ils rien compris ? Ils ont roué Ségolène Royal de railleries. Comme s'ils n'avaient rien appris. Toujours rien compris. Son Zénith les a aveuglés de rage. Martine Aubry et Laurent Fabius nous ont expliqué qu'ils n'avaient rien à faire avec cette « politique spectacle ». Quand on songe qu'ils sont tombés dedans quand ils étaient petits, enfin ministres, premier ministre etc… Tout aussi impayable, Bertrand Delanoë, le moderniste patenté, a tenu à spécifier que « lui ne faisait pas de mise en scène ». Ben voyons… Pourtant, depuis qu'il a cessé de faire chorale avec les petits chanteurs à la croix de bois, il n'a pas fait dans les fêtes de patronage ou le théâtre aux armées, le maire de Paris. Et le voir vanter tout à coup le primat de l'action collective, alors qu'il fut un mitterrandiste absolu, avant d'être, et de rester un jospiniste total, voilà qui ne manque pas de sel. Quant à Henri Emmanuelli, qui est un spectacle à lui tout seul, l'entendre dénoncer un rassemblement « sectaire » parce qu'on y a entendu des slogans tels que « fraternité, fraternité », voilà qui montre jusqu'où peuvent s'égarer….les meilleurs esprits !
N'oublions pas cependant François Hollande, qui s'est laissé aller à de ces commentaires qui montrent à quel point « le non sens » l'emporte dans le parti, puisque le Premier secrétaire de ce désordre relève : « le principal est que tous les socialistes tiennent le même discours ». Ils auraient donc un discours. En l'occurrence plutôt un ennemi commun, Ségolène Royal, qui a commis une première horreur : elle a fait « du show bizz ». La honte…
Elle a changé de coiffure, de tenue de scène, de gestuelle. C'est vrai. Elle s'est déverrouillée. Tous les verrous n'ont pas sauté. Il s'en faut. Elle est cependant moins raide. Plus en boucles et volutes. En glamour. Finie la diablesse bourgeoise convenable en Prada. Tunique bleue sur jeans, la coquine bouge enfin. Elle ne se cramponne plus au pupitre comme à une bouée de sauvetage, et ne se limite plus à une gestuelle austère de maîtresse d'école raide comme un piquet où elle voulait tous nous envoyer. Ses bras se sont arrondis, ses phrases aussi. Plus d'aigu, ni de pointes comme des craies crissantes dans nos têtes. Elle se faisait charmeuse. Certes sans respecter les canons socialistes, mais plus canon que jamais.
L'ex-candidate malheureuse à l'élection présidentielle irradiait. Elle faisait même rire, incroyable ! En citant non pas Jaurès, ni Blum, d'accord, mais Edmond Rostand ou Woody Allen , qui avait eu cette réponse lorsqu'on lui demandait s'il avait peur de mourir : « Ce n'est pas que j'ai peur de mourir, mais je ne voudrais pas être là quand ça arrivera. » Les spectateurs étaient écroulés. Des populaires plutôt, pas des élites. Royal a toujours un problème, un gros, avec les « couches sups ». Mais la Madonne, comme Madonna, a ses fidèles qui ne la lâchent pas, qui scandent en chœur : « fra-ter-ni-té » et l'ovationnent quand elle jubile : « Oui, l'heure d'un nouvel élan a sonné… je suis là aujourd'hui, je serais là demain… » C'est cette affirmation fière qui a paru sans doute insupportable à ses rivaux socialistes. Quelle que soit l'issue de la compétition pour la direction du PS, il faudra compter avec elle pour la prochaine présidentielle. Intolérable pour les autres…
Charmeuse et charmante
Certes, le message politique était un peu court. Mais qui peut prétendre aujourd'hui, au PS en particulier, avoir beaucoup à faire entendre sur la crise du néocapitalisme, les remèdes à apporter, l'éthique du marché à réinventer. Sans doute aussi Ségolène Royal fait-elle songer à Olivier Besancenot quand elle se prononce pour « l'interdiction de délocaliser et de licencier et l'obligation de rembourser les aides publiques quand l'entreprise réalise des bénéfices ». Mais que celui qui ne louche pas sur l'extrême gauche lui lance la première vraie pierre, et non ces lazzis qui dénotent surtout un malaise prétendument dépassé. Le trouble de partisans qui souhaitent partisaner en rond, et rejettent toujours un corps étranger, une femme, qui n'était venue au Zénith que pour dire « je suis debout ». Elle l'a même bien dit. En chaloupant. Charmeuse et charmante. Certes, parce qu'elle a répété avec Arianne Mnouchkine.
Mais son travail avec la grande prêtresse du théâtre engagé n'était pas purement technique. C'était un travail sur soi. Arriver à se dénouer. A digérer ses traumatismes. A encaisser ses échecs. A être soi même justement. Ce qui fut si délicieux pour ses partisans et sans doute ce qui a ulcéré ses adversaires : cette prétention glamour à continuer le combat. Comme avant ? Plus qu'avant. A l'exemple de Barak Obama. La fin du politique, de la rhétorique classique? Ou l'entrée madonnesque dans une nouvelle ère de la « com » ? Voilà un vrai débat qui vaut mieux que toutes les excommunications…

Lundi 29 Septembre 2008 - 18:00

Nicolas Domenach

Plus qu' un show un vrai discours de gauche au ZENITH ...

Discours de Ségolène Royal, lors du rassemblement de la Fraternité au Zénith de Paris, le 27 septembre 2008.

" Bonsoir le Vaucluse ! Bonsoir Angers ! Bonsoir toutes les régions ! Bonsoir l' Ardèche ! Bonsoir La Rochelle !
Je vois les Ch'tis là-bas ! Le 92 !
Bonsoir, et merci à vous, merci d 'être là… La Touraine, la Bretagne, la Provence là-bas !
Et la fraternité, partout !

Fraternité ! Fraternité ! Et merci à tous les artistes qui sont venus là, depuis le début. Merci à Neg’Marrons, merci à Josiane de chez Renault, merci à Yannick de nous avoir envoyé ce message, merci à Bernie et à Trust. Il y a d’ailleurs dans la chanson de Trust, il y a longtemps que je ne lavais pas écoutée, une phrase qui prend pour moi un sens très fort aujourd'hui, à un moment ça dit cette chanson : « Cesse de faire le point, serre plutôt le poing. Relève la tête, je suis là, tu n' es pas seul. »

Et ce soir j' ai envie de vous confier trois certitudes.

-Pourquoi je suis là et pourquoi vous êtes là.

-Ensuite, la France que nous voulons et ce que nous refusons.

-Et enfin, pourquoi nous faisons une fête de la fraternité en ces temps difficiles.

D'abord, ce soir, la fraternité, elle est réussie, parce qu' être fraternel c' est d' abord être ensemble, et être ensemble très nombreux.

Alors, je sais. La crise est là. On nous a même intimé l' ordre de ne pas nous réunir. Avec des airs d' inquisiteurs un peu aigris, on m' a dit : « Mais toi, tu fais la fête alors que la crise financière est là ? »
Comme si certains puissants et ceux qui les soutiennent, et qui ont plongé, par leur cupidité, le monde dans cette crise pouvaient interdire au peuple de se rassembler et de partager des élans d' espérance. Et de chanter. Eh bien non, nous sommes là !

Nous sommes là, et d' abord, dans toutes les histoires, le chant a porté les révoltes : la Marseillaise, l' Internationale, les Soldats de l' an II, le Chant des partisans des résistants martyrisés, le Temps des cerises de la Commune, le Chiffon rouge des luttes ouvrières…

Et bien, ce soir aussi, la musique porte notre exigence commune d'un monde plus juste et d'un monde plus libre.

Salut à vous, ces milliers de visages de la France qui sait que les temps sont durs, mais que nous restons debout car nous avons soif d' humanité. Se rassembler pour être heureux ensemble, vibrer aux mêmes émotions, s'engager dans les mêmes combats c'est tout simplement ce dont le monde a besoin. Non au cynisme non à la résignation. Oui à la confiance, oui à la volonté de nous élever tous ensemble.

Et puis, ne l' oublions pas, les forces conservatrices ont toujours utilisé la peur pour que les gens se replient, pour qu' ils se recroquevillent, pour qu' ils désespèrent… et pour qu' au final l' aigreur, la jalousie l' emportent et que le voisin ou le différent soient vus comme l' ennemi.

Alors, pourquoi suis-je là ?

Je suis là, parce que vous êtes là ! Hommes et femmes de tous âges et de toutes conditions. Je suis là parce que nous avons en commun de vouloir un autre monde.

Pourquoi j' avance encore ? Pourquoi je ne veux pas laisser ceux qui hier étaient là, qui sont là aujourd'hui, ceux qui seront là, demain et qui espèrent encore ?

Pourquoi après trois ans de combats et d' épreuves je suis encore debout devant vous ? Et en plus (ce qui aggrave mon cas) heureuse d' être avec vous ?

On me dit « il faut relativiser les épreuves Ségolène, c' est de la politique ! C 'est normal, tous ces coups qui pleuvent» !

Relativisons donc, puisqu' on nous le demande. Depuis trois ans, il y a eu la « riante » primaire, la  « courtoise » présidentielle, les « gentils » coups bas, les « tendres » attaques, les «doux » cambriolages, les « amicales » pressions et les charmantes épreuves personnelles... Et depuis un an et demi, je relativise encore plus. Certains qui s'éloignent, d'autres qui trahissent avec grâce, d' autres qui méprisent coquettement ! Et les porte-flingues de l' Elysée qui m' ont conseillé publiquement de consulter médicalement pensant que je perdais la tête. Et de s' étonner : mais elle  est encore debout ! Et en plus elle continue !

C' est parce que malgré tout cela, partout où je vais, je sens viscéralement - et cela dépasse de loin ma personne, nos personnes -, je sens viscéralement que des millions d' hommes et de femmes soutiennent, encouragent et se demandent désespérément si la politique sert à quelque chose pour améliorer leur sort et celui de chacun. Et  même ici, dans ce Zénith, je sais que certains se le demandent. Et c' est pour cela que je suis là.

Je suis là, aussi, parce que le combat social est là. Et je salue à nouveau les salariés de Renault  qui sont victimes de 6 000 suppressions d' emplois alors que le patron et les actionnaires se sont augmentés, les postiers qui sont dans la salle et qui luttent contre la privatisation du service public et tous ceux qui subissent la loi d' un monde sans règles.

Alors, ces règles, je vous propose que nous les inventions ensemble et que nous les imposions ensemble.
Car enfin, nous sommes la cinquième puissance du monde et nous comptons des millions de travailleurs pauvres. Mais ce n' est pas juste ! On nous dit que c'est au nom de la compétition mondiale, mais ce n' est pas juste. J' ai dit que les artistes pouvaient, en une chanson, en une phrase - et vous en avez eu la preuve et, tout au long de cette soirée, vous le découvrirez à nouveau – en une chanson et en une phrase, on peut parfois dire plus beaucoup plus qu’un discours.

Et puisque je parle de travailleurs pauvres, j' ai envie que Coluche soit parmi nous. Parce que, nous le savons, 40 % de ceux qui vont chercher leur repas dans les Restaurants du cœur sont des salariés. Oui vous l' avez entendu, ce sont des salariés précaires, dans la cinquième puissance du monde ! Et Coluche disait ceci : « Ils vont être content les pauvres d 'apprendre qu' ils vivent dans un pays riche »…

Alors, est-ce qu' il est possible de répartir autrement les richesses ? Nous en avons la certitude, bien sûr !

Et moi, je veux une France où les petits retraités se demanderont plus s'il faut faire un repas à midi ou le soir, s' il faut économiser sur l' électricité ou sur le gaz pour pouvoir passer l' hiver.

Je veux une France où je n' entendrai plus les enfants des cités me demander, «  Mais, M' dame, pourquoi ils ne nous aiment pas ? »

Je veux une France où l' on n 'entendra plus les anciens dans les villages  me demander pourquoi il n'y a plus de docteur.

Sommes-nous condamnés à entendre des professeurs dire : « On n'y arrive plus » ?

Sommes-nous condamnés à entendre des jeunes dire : « Je n' ai pas peur de l' avenir. J' ai peur de ne plus en avoir » ?

Moi je veux, pour la France, une école qui donne à tous les enfants la chance de réussir et donc la liberté de choisir sa vie.

Je veux que la France soit capable d 'accueillir tous ses jeunes. Qu' elle leur transmette les œuvres et les savoirs d' hier et d' aujourd'hui, et ceux de demain.

Qu' elle aide chacun à réussir sa vie et à choisir sa voie et que ce privilège ne soit pas réservé à quelques-uns. Parce que la politique c' est d' abord le devoir de transmission.

Je veux que en France le travail soit respecté dans des entreprises qui auront les moyens d' innover et de bien payer leurs salariés.

Et enfin – on pourrait penser que c' est le bon sens-même, mais non, puisque le monde marche sur la tête – moi, je veux un monde, nous voulons un monde où le système financier n' est pas au service de lui-même, il est au service de l' économie. Et l' économie, elle n' est pas au service du profit pour quelques-uns, mais elle est pour le bien être des hommes et des femmes qui la font tourner.

Voilà, le bon ordre des choses. Tout le reste, c' est le désordre organisé par quelques uns pour leur seul intérêt. Et d' ailleurs, dites-moi donc, le mot actionnaire n'apparait pas, il me semble, dans la Déclaration des droits de l 'Homme et du citoyen ?

Permettez-moi de saluer ce soir la victoire des ouvrières d' Arena. Vous avez entendu, Arena ? Ce sont les ouvrières qui fabriquaient les maillots de bains de compétition. Certains d’ailleurs les trouvent mignons, ces maillots de bain… Ce que je trouve moins mignon, et même carrément abject, c' est que leur employeur, qui faisait des bénéfices conséquents, avait délocalisé en Chine, laissant sur le carreau des femmes qui travaillaient dans l' entreprise depuis 20 ou 30 ans. Jetées comme un vieux maillot de bain en quelque sorte.

L' entreprise a été condamnée, parce que ces femmes n' ont pas baissé les bras. L' entreprise a été condamnée à leur verser 50 000 euros chacune.

L' une de ces ouvrières a dit : « Le tribunal a choisi la vie des gens face aux intérêts des actionnaires ». Et sa copine a ajouté : « Cela a été une joie, pas seulement pour l' argent, je ne vais pas cracher là-dessus, mais parce que les patrons vont y réfléchir à deux fois avant de larguer une usine qui gagne. »

Non ! Non, Tous les coups ne sont pas permis.

Que les entreprises soient attentives à leur marge, quoi de plus normal ?
Qu'il faille, dans certains secteurs, produire aussi au plus près des nouveaux marchés qui s' ouvrent, pourquoi pas ?
Mais qu'on ne nous raconte pas, comme le patron d' Arena, comme celui de Gandrange et comme tant d' autres, que c' est la seule solution.

A quand l'interdiction de délocaliser et de licencier avec obligation de rembourser les aides publiques si l' entreprise fait des bénéfices ?

Vous voyez ? C 'est avec une capacité de révolte intacte que l'on refusera de se courber, de réduire la politique à la gestion, de s' abandonner à tous les accommodements  : « C' est comme ça, on y peut rien ». Et bien non, ça n'est pas « comme ça » on peut changer les choses !

Et nous changerons, parce que nous sommes le changement ! Nous, la gauche ! Parce que ça a encore du sens de dire « la gauche ».  Beaucoup voudraient que la frontière n’existe plus, qu’elle soit floue. Oui la gauche doit se ressaisir, car être à gauche c’est avoir une lucidité radicale sur nos atouts, sur l’énergie et la force des hommes et des femmes, ici en France et dans le monde, qui ne demandent qu’à faire avancer notre pays pour peu qu’on nous entraîne. Et que personne ne soit laissé sur le bord du chemin !

Porter encore et toujours les valeurs humaines, les valeurs sociales, la gauche qui ouvre, la gauche qui rassemble, la gauche qui construit, quand pendant ce temps nos adversaires verrouillent, divisent et détruisent avec l’arrogance de ceux qui pensent qu’on ne peut plus les atteindre  !!! Cela, je ne le veux pas ! Il faut choisir : Courber l’échine ou relever la tête ? Qu’avez-vous choisi ? Relever la tête.

La gauche doit être là malgré ses imperfections, ses atermoiements, ses  frictions. La gauche doit être là pour faire émerger cette nouvelle France qui attend qu’on la réveille.

Nelson Mandela a dit une chose très belle à laquelle je pense souvent. « Au fur et à mesure que nous laissons briller notre  lumière, nous donnons aux autres la permission d’en faire autant. » Cela veut dire que nous devons essayer d’être meilleurs, plus généreux, plus joyeux que la société que nous voulons transformer. Voilà ce que nous devons faire, vous, moi, chacun de nous, là où nous sommes, tels que nous sommes, socialistes, citoyens, à gauche, au-delà...

Qu’est ce que le rôle d’un homme ou d’une femme engagée si ce n’est de changer le cours des choses ? Je voudrais prendre deux exemples. L’avenir de la planète et la crise financière. Changer le cours des choses c’est tellement indispensable pour l’avenir de la planète.

Quoi de plus insupportable que ces discours sans lendemain, ces tigres de papier qui s’écroulent devant le premier lobby venu, pour remettre en cause le principe élémentaire du « pollueur, payeur ».

Cette indifférence – coupable - me fait penser a une phrase de Woody Allen, lorsqu’on lui demandait s’il avait peur de mourir, il répondait : «  Ce n’est pas que j’ai peur de mourir. Mais je ne voudrais pas être là quand ca arrivera. ». C’est ce qui se passe et je pourrais vous en dire beaucoup plus, sur la planète et sur les chances et les trésors que recèle le développement durable. Et j’aurai l’occasion de le faire.

Un mot sur ce système financier en folie qui s’autodétruit sous nos yeux. Il entraine dans sa chute des millions de petits épargnants. Il jette à la rue non seulement des millions de petits propriétaires les plus grands établissements bancaires. Il entraîne aussi des grands établissements bancaires. Il propage sa crise à la planète entière.

Alors, paniqués, les ennemis de l’Etat l’appellent à leur secours. Les ultra-libéraux retournent leur veste.
Et le gouvernement Bush a injecté en quelques heures 700 milliards de dollars - soit trente fois l’aide publique au développement - qui étaient introuvables, il y a quelques semaines, pour mettre fin aux émeutes de la faim.
Soulagement de ceux qui ont entraîné le système dans le mur : leur fortune est faite et ils ne paieront pas les pots cassés.

Et dans ce champ de ruines émerge cependant une bonne nouvelle. On commence à comprendre qu’il faut radicalement changer de système.

Mais alors, pourquoi alors que les temps sont durs, pourquoi une fête de la fraternité ? « Le grand rayon de l’art, c’est la fraternité », disait Victor Hugo. Et ce soir, je vous invite à un voyage, un voyage artistique venu de tous les coins du monde et de toutes les générations et de tous les genres de musique, et du cinéma et du théâtre. Un voyage autour de la fraternité.

La fraternité, pour moi, c’est encore mieux que la solidarité. Parce que c’est la fraternité qui la fonde et lui donne ce « sentiment d’humanité » sans lequel la politique serait un simple métier sans âme, une simple transaction entre intérêts bien compris.

La fraternité, ce n’est pas de la compassion ou de la pitié. La fraternité, ce n’est pas la politique des bons sentiments. La fraternité, ce n’est pas s’embrasser les uns les autres avec un sourire hébété bien sûr, même si ça n’est déjà pas si mal. La fraternité c’est d’abord penser à l’autre toujours. Parce que ce qui arrive de mauvais à l’autre ou qu’il soit, fini par générer quelque chose de mauvais pour soi même. Et aussi parce que ce qui arrive de bon à l’autre fini par créer du bonheur chez soi.

La fraternité on n’en a jamais eu autant besoin qu’aujourd’hui car ce qui vacille sous nos yeux, c’est tout un système inégalitaire et qu’un autre doit se préparer. La fraternité c’est la volonté d’humanité. N’en doutons pas, n’hésitons pas : l’avenir, le désir d’avenir, il est avec nous.

Mes amis, il est temps de partager la suite de notre concert mais je voudrais vous dire, avant de conclure, quelques mots plus personnels.

J’ai appris qu’il faut savoir  perdre sans amertume pour pouvoir un jour gagner sans triomphalisme. Sans ce chemin étroit, chaotique d’après la défaite, sans ces regrets qui vous submergent parfois, sans ce retour lucide sur soi même, ceux qui s’en vont, ceux qui s’éloignent, ces questions incessantes que l’on se pose, «  qu’est ce que j’aurais du faire ?

Qu’est ce que j’ai raté ?

J’ai appris la dure loi de la politique, mais aussi la joie immense des rassemblements populaires comme ce soir.

J’ai découvert grâce à vous que j’avais de l’endurance. C’est un jeu souvent cruel et même si j’ai toujours du mal à comprendre la férocité de certains coups, si je les ai encaissés, c’est parce que j’ai souvent pensé à Cyrano de Bergerac qui disait avec panache : « On n’abdique pas l’honneur d’être une cible.»

Car lutter au nom des autres, c’est aussi une formidable chance, des vibrations extraordinaires, et voyez comment les luttes sociales donnent un courant intense, voyez la dignité, la colère qui gronde, mais aussi la joie qui enfle, l’espérance qui entraîne et la certitude de participer à l’histoire et oserais-je le dire à quelque chose qui se lève et… (la salle : ne s’arrêtera pas).

Et connaissez-vous ce joli mot d’Aimé Césaire : « L’heure de nous même a sonné ».
Oui, l’heure d’un nouvel élan a sonné, je vous le dis, sans regret du passé et sans peur de l’avenir.
Jamais je n’ai mis un genou à terre. Jamais je n’ai songé à abandonner.  Jamais je n’ai renié une seule de mes valeurs. Jamais, je n’ai lâché prise sur ce que je crois juste, avec vous et pour nous tous.

Je suis là aujourd’hui, je serai là demain. Rien ne me fera reculer sur ce chemin que j’ai choisi et sur lequel nous marchons ensemble : donner à chaque citoyen, chaque jeune, chaque ancien, oui chaque ancien aussi, le droit de bâtir son désir d’avenir. Alors laissons la la fatigue, laissons le découragement, laissons le renoncement. Restons ensemble, lucides et déterminés.

Oui, tous ensemble. Fraternité."