La loi de 2002 portant création de l’Allocation équivalent retraite pour les chômeurs de moins de 60 ans totalisant au moins 160 trimestres d’activité validés aux caisses de retraite est toujours restée en travers de la gorge de Nicolas Sarkozy et de sa bande de milliardaires. Si on les laisse faire, l’AER vit ses derniers jours.
C’est - c’était ? - l’une des lois les plus confidentielles concernant les chômeurs : rares sont les conseillers ANPE qui informent de son existence les personnes qui peuvent y prétendre. Souvent, ils ne la connaissent même pas. Omerta semblable du côté de l’Assedic, laquelle est pourtant chargée par les pouvoirs publics de la gérer, depuis la délivrance des dossiers d’admission jusqu’au paiement et au contrôle de ressources. Conséquence : lorsqu’ils finissent par la réclamer, quand ils la réclament, ces chômeurs ont perdu plusieurs mois, voire plusieurs années, à rester au RMI, en ASS, voire sans aucune allocation. Malgré tout, le gouvernement n’arrivait pas à avoir sa peau. Le 1er janvier prochain, ce sera chose faite si les chômeurs ne se mobilisent pas pour la défendre.
La suppression de l’AER est prévue dans le projet de loi de finances. Motif affiché : « Dans le cadre du plan pour l’emploi des seniors, il est proposé de mettre fin aux multiples dispositifs de cessation précoce d’activité »...
« Cessation précoce d’activité » alors que cette allocation concerne principalement des travailleurs manuels qui ont commencé très jeunes (14 ans, 15 ans) leurs carrières professionnelles ! « Cessation précoce » alors que les allocataires sont au chômage (c’est leur entreprise qui les a foutu à la porte) et que la suppression de l’AER n’aura pour conséquence que de prolonger leur misère aux minima sociaux (ASS, RMI) ! Cynisme d’un « plan pour l’emploi des seniors » dont le seul et unique alinéa consiste à les affamer !
Second motif affiché : « Cette mesure permet de réaliser une économie estimée à 60 millions € »...
Après avoir accordé 15 milliards de cadeaux à ses richissimes amis au titre du « paquet fiscal », il est temps de continuer à faire des petites économies sur le dos des pauvres.
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